Télépathie interstellaire est un ouvrage qui fait partie de la collection éditée pour l’exposition Média Médiums à la galerie YGREC, Paris, avec le concours du Labex Arts-H2H, de l’Université Paris 8 et de l’École nationale supérieure d’arts Paris Cergy Principe graphique de la collection : Jérôme Saint-Loubert Bié, Média Médiums, Paris, 2014

Revenons en arrière et faisons un voyage temporel de plus d’un siècle. Téléportons- nous à l’époque de Camille Flammarion et de Charles Cros. Arrêtons nous au moment où l’on sait que l’on peut communiquer à distance à travers les continents. Imaginons que ces continents sont éloignés et que peu de personne font physiquement le voyage. La plupart ne se sont pas rencontrés physiquement, mais communiquent à distance. Imaginons émettre ou recevoir des messages d’une lointaine contrée sans avoir pu y aller de son vivant. D’abord des messages écrits, par le télégraphe, puis des messages oraux, par le téléphone. 

Dans ce contexte extraordinaire, comment ne pas imaginer que l on puisse recevoir des messages ou entendre des voix dans des directions temporelles éloignées ? Comment imaginer que cela ne soit pas possible ? Leur crédulité et leur naïveté étaient à l’égal de leur désir. Témoignage d’une époque dépassée par l’accélération de ses inventions, leurrée par son avancée technologique et la sensation qu’elle allait déjà presque trop vite, et qui résonne étrangement avec la nôtre : époque où on découvre conjointement des moyens de décoder/recoder/combiner le vivant au même titre que de communiquer par des interfaces invisible à l’oeil nu.